Airbags Takata : le gouvernement ordonne l'immobilisation de 800 000 véhicules supplémentaires
Le ministère des Transports a ordonné, ce mardi (24 juin), l’immobilisation de 800 000 véhicules supplémentaires équipés d’airbags Takata, impliqués dans de nombreux accidents dont certains mortels. Au total, 1,7 million de véhicules sont visés par une interdiction de circuler.

A l'approche des grandes vacances, le gouvernement a décidé de prendre des mesures de précaution drastiques en ordonnant l'immobilisation de 800 000 véhicules supplémentaires équipés d'airbags Takata considérés à risque, portant à 1,7 million le nombre de voitures immobilisées en France.
Depuis 2014, le scandale industriel de ces airbags, qui ont provoqué une série de morts, secoue le secteur de l'automobile dans le monde.
Rappels urgents
Les voitures concernées sont toutes celles équipées d'airbags considérés à risque en Corse et en Outre-mer, ainsi que les voitures datant d'avant 2011 sur le territoire métropolitain hors Corse.
Les airbags à risque sont de même technologie que ceux qui ont causé des accidents, soit au nitrate d'ammonium sans dessiccant (agents déshydratants). Toutes les marques sont concernées par ces rappels urgents.
Dans le même temps, le ministère a demandé le rappel général de toutes les voitures équipées d'un airbag à risque partout en France, soit 600 000 véhicules en plus.
Stop drive
Ces annonces portent à 2,5 millions le nombre de véhicules visés par un rappel en France, dont 1,7 million par un stop drive, soit une obligation d'immobiliser la voiture.
« Cette décision vise à adresser un message clair et ferme aux constructeurs, tout en incitant les propriétaires de véhicules concernés à faire vérifier leur véhicule dès que possible », a insisté le ministère des Transports dans son communiqué.
Le 17 juin, le gouvernement avait déjà demandé à Citroën d'immobiliser tous les modèles C3 et DS3 nécessitant un changement d'airbag, peu importe la date de construction, soit 100 000 véhicules supplémentaires.
Le 11 juin à Reims, dans l'Est de la France, une femme de 36 ans a été tuée par l'explosion de son airbag. La passagère à l'arrière, âgée de 13 ans, a été blessée légèrement.
Homologation
C'est le deuxième accident mortel en Métropole lié à ces airbags qui ont provoqué au total 18 morts et 25 blessés, dont 16 décès et 24 blessés dans les Outre-mer, selon le ministère des Transports.
A cause d'un gaz qui vieillit mal, ces équipements de sécurité censés protéger les passagers en cas de choc, peuvent exploser, notamment dans les climats chauds et humides, en projetant des pièces au visage des conducteurs.
De nombreux constructeurs ont dû immobiliser des millions de véhicules à travers la planète, afin de remplacer les airbags défectueux.
Le ministre français chargé des Transports Philippe Tabarot s'est saisi de ce sujet dès son entrée au gouvernement, portant le dossier sur la scène européenne.
Il a défendu auprès de ses homologues la nécessité de renforcer les règles d'homologation des airbags au sein de l'Union européenne.
Une mission d’inspection
Philippe Tabarot a également lancé en février une mission d'inspection, qui doit rendre ses conclusions prochainement. Le ministre n'exclut pas de prendre des mesures supplémentaires à la lumière de celles-ci, a indiqué son cabinet.
En attendant, le ministère des Transports va prendre un arrêté pour que chaque automobiliste concerné par une mesure d'immobilisation puisse bénéficier d'un véhicule de courtoisie ou d'une prise en charge de sa voiture de location à l'approche des congés estivaux.
L'arrêté prévoit aussi une « fixation de délais pour les prises en charge et réparation » et un « niveau minimal de stocks d'airbags disponibles ».