Face à l’insécurité croissante, élus et citoyens s’adaptent

Par 25/06/2025 - 07:55 • Mis à jour le 25/06/2025 - 11:10

Depuis le début de l’année 2025, la Martinique a enregistré 17 homicides, dont 14 par arme à feu. Une situation préoccupante qui renforce le sentiment d’insécurité parmi la population. Pour se préserver, les citoyens ont modifié leurs habitudes.

    Face à l’insécurité croissante, élus et citoyens s’adaptent

En fin d’année dernière, le service statistique ministériel de la sécurité intérieure révélait que ce sentiment d'insécurité était nettement plus élevé en Martinique et en Guadeloupe qu’en métropole : environ un Antillais sur cinq se disait en insécurité dans son environnement proche, et un tiers jugeait la présence des forces de l’ordre insuffisante.

La tendance ne s’est pas inversée. Ces derniers mois, la flambée de la violence et du narcotrafic continue d’inquiéter les citoyens et les élus, qui modifient leurs habitudes ou prennent des mesures concrètes. Certains habitants ont ainsi adopté des comportements de prudence.


J’évite certains coins comme Terres-Sainville, je ne reste pas trop tard le soir, je suis toujours accompagné

J’évite les endroits mal réputés et je ne porte pas d’objets trop voyants pour ne pas attirer l’attention.

Sorties sous surveillance

Les professionnels du spectacle, eux aussi, s’adaptent. Michael Léton, entrepreneur de spectacles, constate une forte hausse des dépenses de sécurité.

Les budgets ont explosé. Il faut désormais redoubler de vigilance sur la programmation. Toutes les chansons qui parlent trop facilement de sexe, de drogue, d’alcool ou d’armes sont à bannir. Ce sont des artistes à ne pas programmer si on veut avoir la paix.

Du côté des communes, les coûts de sécurité pèsent de plus en plus sur les budgets. Jenny Dulys Petit, maire du Morne-Rouge, témoigne

Pour certaines manifestations, le budget double voire triple. Nous travaillons avec les forces de l’ordre et fixons des horaires stricts. Par exemple, j’ai dit : on arrête à 22h pour que chacun puisse rentrer chez lui sereinement.

Pour Fred Michel Tirault, maire du Saint-Esprit, la sécurité est avant tout une responsabilité collective :

Il faut aller chercher le mal à la racine. C’est un problème d’éducation. Dès l’école primaire, au collège, il faut intervenir. Quand un enfant commence à être absent, c’est un appel à l’aide. À ce moment-là, les parents, les enseignants, les chefs d’établissement doivent réagir.

En parallèle, l’Assemblée de Martinique a adopté en séance plénière un plan de sécurisation ciblé. Il prévoit l’installation de caméras, de clôtures rigides et d’un meilleur éclairage dans les ports de pêche de Grand-Rivière, Trinité, François, Vauclin, Anses-d’Arlet, Marin et Case-Pilote.

Les collèges et lycées bénéficieront également de dispositifs renforcés : vidéosurveillance, sas d’accès et systèmes d’alarme.


√ Rejoignez notre Chaîne Whatsapp, RCI INFOS MARTINIQUE, pour ne rien rater de l’actualité : cliquez ici.

Tags