Triple homicide : les Martiniquais expriment leur ras-le-bol face à la montée de la violence

C’est devant le fast-food du centre-ville foyalais, là où Dimitri, Jonathan et Jimmy ont été froidement tués par balles il y a un peu plus d’une semaine, que plusieurs dizaines de personnes se sont retrouvées, mercredi en fin de journée. Une veillée symbolique, silencieuse, empreinte de recueillement, marquée par des discours et des prières.

À l’origine de cet hommage, Séverine Marcelin, collègue de l’une des victimes. Elle a pris la parole pour exprimer la douleur, mais aussi l’urgence d’un sursaut collectif.

Comment vous dire que ce ne sera jamais assez, jamais de trop. Il faut qu'on réussisse à sensibiliser le peuple martiniquais contre la violence. On ne peut plus se permettre de perdre un conjoint, de rendre des enfants orphelins, des parents dévastés. Il faut remettre de l’amour, de la compassion, de la fraternité dans nos cœurs.

La cérémonie, voulue interreligieuse, respectait les croyances des trois victimes, âgées d’une trentaine et d’une quarantaine d’années. Aucun cortège, mais une posture volontairement statique : chanter, prier, témoigner, pour ne pas laisser le silence recouvrir l’indignation.

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Une société à bout de souffle

Ce triple homicide est un drame de trop dans une île lassée des violences par armes à feu, qui se multiplient ces dernières années. Le sentiment d’insécurité s’ancre, et avec lui, une colère sourde.

Nous perdons nos forces vives. Elles partent dans des conditions dramatiques, cela va décourager ceux qui voudraient rentrer au pays. Où va-ton ? Demain passée une certaine heure, on ne pourra plus sortir ? Il faut qu'on replace un peu nos priorités. Et qu'on inculque aux enfants l'entraide.

Tous ont appelé à une prise de conscience collective. Chaque balle tirée met un peu plus à mal l’équilibre de la société