Projet de loi vie chère : les députés ultramarins en attendent plus
Le ministère chargé des Outre-mer a présenté ce mardi (3 juin) les grandes lignes du futur projet de loi sur la vie chère aux parlementaires des Outre-mer. Bien que jugée positive, cette première copie devra en faire plus et les députés ne comptent pas en rester là.

Manuel Valls a donc dévoilé ce mardi (3 juin) les premiers éléments de son futur Projet de loi vie chère à nos parlementaires.
Si le pouvoir d'achat, le renforcement de la concurrence et des moyens de contrôle ou encore le soutien au tissu économique local devrait figurer dans ce texte, plusieurs éléments n'y sont pas pour l'instant, comme le sujet des carburants, la fiscalité ou la continuité territoriale.
Mais les députés ne comptent pas en rester là.
« Un peu trop timide »
Sur certains de ces points, Manuel Valls a d'ailleurs été clair les carburants seront au cœur d'un groupe de travail spécifique et les sujets de fiscalité, notamment la réforme de l'octroi de mer, sont renvoyés aux examens budgétaires.
Mais malgré tout, il en manque.
Pour l'instant, c'est un peu trop timide. Là, on n'est pas encore à la sulfateuse qui va permettre de refonder le modèle.
La députée socialiste martiniquaise Beatrice Bellay espère des garanties sur une meilleure protection des consommateurs, des travaux sur la fixation des prix ou la limitation des forces économiques, mais aussi l'intégration de sujets de continuité territoriale, de mobilité ou encore de logement. Absents pour l'instant.
On n'est pas non plus dans la grande loi. Il y a des trous dans la raquette, il va falloir les combler. Donc c'est quand même la proposition que nous avons faite parce que le ministre semble de bonne volonté. Soit nous continuons à l'abonder de certaines propositions et nous allons plus loin peut-être dans les propositions que nous avons faites, soit nous allons utiliser le moment venu notre droit d'amendement et nous allons charger la mule de cette proposition qui, pour nous n'est pas encore assez agressive, en tout cas n'engage pas sur la fabrication d'un nouveau modèle économique. Pourtant, c'est ce que nous demandons.
Des absences déjà pointées
Un changement de cap, c'est ce que souhaitent les députés qui ne veulent rien laisser de côté.
Avec ce projet de loi aux absences déjà pointées, le député guadeloupéen Elie Califer ajoute toutes les questions liées à l'automobile ou encore la diversification agricole. Selon lui, il faudra être plus ambitieux et surtout y mettre les moyens.
Il va manquer des moyens. Et on connaît le contexte budgétaire. La République ne peut pas laisser ces territoires-là aux mains des oligopoles, des monopoles sans pouvoir agir. C'est un peu le chemin qu'a esquissé Manuel Valls en disant quand même que les lobbys ne sont pas trop loin de tout cela et que la marge de manœuvre semble limitée. Il appartiendra aux parlementaires que nous sommes et aussi de nos présidents de collectivités d'agir pour faire en sorte que ce soit une véritable action contre la vie chère sur nos territoires ultramarins.
Si Manuel Valls a su se montrer offensif dans les mots, les parlementaires en attendent désormais autant dans les actes. Bien que jugée positive, la première copie de son projet de loi devra en faire plus pour satisfaire les espoirs suscités par ce combat contre la vie chère.