Signature d’une charte pour renforcer la promotion du don d’organes en Martinique
En amont de la Journée nationale du don d’organes, l’Agence régionale de santé et le CHU de Martinique mobilisent autour du don pour pallier la pénurie et encourager les Martiniquais à se déclarer comme étant des donneurs d’organes.

Ce mardi (17 juin) une conférence de presse était organisée au CHUM sur le don d’organes par l’Agence régionale de santé (ARS) et ses partenaires (communes labellisées et le CHUM).
Objectif : signer une charte, un engagement collectif entre 7 communes ambassadrice du don d’organes (Le Lorrain, Saint-Esprit, Le Carbet, Saint-Joseph, Le Lamentin, Gros-Morne, Le Marin), en partenariat avec l’Agence de la bio médecine.
Campagne de communication
Ces communes s’engagent à sensibiliser leurs administrés au don d’organes.
L’ARS a lancé une campagne de communication jusqu’au 22 juin « Je suis donneur, je le dis ». Le dire à ses proches est essentiel pour éviter toute opposition après son décès.
Le don d’organe est possible de son vivant à condition d’être en bonne santé.
En Martinique, 700 personnes sont dialysées.
Dans l’attente d’un rein depuis 17 ans
Parmi eux, Michelle a 44 ans. Cela fait 17 ans qu’elle est dialysée et dans l’attente d’un rein.
Depuis qu’elle a eu connaissance de sa pathologie, son quotidien n’est plus le même.
C'est vrai que c'est compliqué parce que trois fois par semaine, on est obligé d'être à l'hôpital. Professionnellement parlant, ça a été compliqué. Au niveau familial, c'est compliqué. Partir en vacances, c’est très compliqué. Aujourd’hui, la greffe, c'est vraiment la porte de sortie qui permet d'avoir une vie plus ou moins normale. C'est une attente qui est longue.
Et à cela s’ajoute une certaine inquiétude liée à la greffe
J’ai déjà été appelée pour la greffe à une certaine époque, mais finalement, ça n'avait pas pu se faire. Mais c'est vrai que quand vous recevez le coup de fil, on se dit j'y vais ou je n’y vais pas. C’est une opération qui est lourde et on sait que derrière, on n'est pas guéri. Il y a un traitement médicamenteux qui est lourd après. Donc, c'est vraiment une décision très importante pour la vie.
« Extrêmement encadré »
Les médecins le disent, la transplantation d’organes est devenue un traitement bien établi. Les techniques ont beaucoup évolué, notamment pour prévenir les rejets de greffe, ce qui devrait rassurer les donneurs. Mais le sujet reste délicat.
Le Dr Cédric Aglaée, néphrologue et chef de service au CHU de Martinique, se veut rassurant.
Le don d'organes qu’il soit fait du don vivant ou du don décédé est extrêmement encadré. Et on n'est pas dans des croyances où on va faire n'importe quoi. C'est excessivement cadré par des lois qui nécessitent d'être respectées à A à Z dans toute la procédure du don. Donc le don peut être fait en toute sécurité.
Les donneurs vivants rares
Chaque année, en Martinique, entre 15 à 20 patients bénéficient d'une greffe. 80 sont sur liste d'attente. Les donneurs vivants se font rares, comme l'explique le Dr Cédric Aglaée.
On a une pénurie d'organes vis-à-vis des dons décédés et on doit développer le don vivant. C'est pour nous une priorité d'arriver à 10, 20 % de transplantation à partir de dons vivants.
Le don d'organes est une occasion très rare de sauver des vies, d'où l'importance d'évoquer clairement son consentement de son vivant à ses proches pour éviter toute opposition de la famille.
En Martinique, le taux de refus s’élève à 47 %.
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