La kora, lien entre l’Afrique et les Antilles, célébrée à Schoelcher

Par 21/05/2025 - 17:06 • Mis à jour le 21/05/2025 - 17:09

Une centaine de personnes ont assisté au spectacle « La Kora : le lien mémoriel entre l’Afrique et les Antilles », hier (mardi 20 mai), l’un des temps forts du projet « Schœlcher ka sonjé », qui commémore l’abolition de l’esclavage à travers l’art, la culture et la mémoire.

    La kora, lien entre l’Afrique et les Antilles, célébrée à Schoelcher
@Mildrey Mergirie-Adele

Ce mardi soir (20 mai), à l’ex‑espace OSENAT, la commune de Schœlcher a accueilli l’un des temps forts du projet « Schœlcher ka sonjé », une initiative déployée du 27 avril au 22 mai pour commémorer l’abolition de l’esclavage à travers l’art, la culture et la mémoire. 

Devant une centaine de personnes, le spectacle « La Kora : le lien mémoriel entre l’Afrique et les Antilles » a offert au public une performance musicale et sensible, où la kora, instrument emblématique d’Afrique de l’Ouest, était au cœur de la scène.

À travers ses cordes, le dialogue entre les deux rives de l’Atlantique s’est tissé, entre mémoire, héritage et transmission. 

Kora

Une rencontre sonore et symbolique

Les artistes Folka, Alio Cissé, Adams Kwateh et François Gabourg ont porté cette rencontre sonore et symbolique.

La soirée a été marquée par un incident. François Gabourg a interrompu sa prestation à la suite de l’interdiction de chanter l’une de ses chansons. Après avoir présenté ses excuses et ses motivations, l’artiste a choisi de quitter la scène. 

Cette soirée, à la fois poétique et politique, rappelle la puissance de l’art comme vecteur de mémoire et d’interpellation.

Le projet « Schœlcher ka sonjé » se poursuit jusqu’à ce jeudi (22 mai) avec d'autres rendez-vous ouverts au public.

« Plusieurs temps forts »

 Kristelle Koita, directrice de la culture à Schoelcher, se réjouit de ces temps forts qui commémore ce 22 mai grâce plusieurs formes artistiques.  

Nous avons une soirée exceptionnelle ici, dans cette ville de Schœlcher, où nous célébrons ensemble l'instrument emblématique de l'Afrique de l'Ouest, la kora. Cet événement rentre dans « Schœlcher ka sonjé », qui est un événement du 27 avril au 22 mai, qui célèbre la résistance. Nous avons plusieurs temps forts, une exposition photo, nous avons eu une soirée bèlè, nous avons eu une rencontre poétique et d'autres événements, justement, pour célébrer ce moment emblématique et important de l'histoire. Nous sommes très heureux de voir que le public a répondu présent sur cet événement qui mêle kora, également, slam, poésie, tambour. Je pense que ce clin d'œil à nos racines africaines font écho à chacun de nous.

 Après 1 h 45 de spectacle, le public présent est reparti complètement conquis. 

A ECOUTER Ces réactions de spectateurs

« Un moment de partage »

Afin de rendre la cérémonie accessible à tous, et vivante, le maître de cérémonie, Adams Kwateh, et ses partenaires ont mélangé plusieurs approches comme il l’explique. 

On a imaginé une causerie, une veillée. Le fil conducteur, c'est l'abolition de l'esclavage, l'insurrection de 1848. Et autour de cela, nous avons croisé la mémoire mandingue et la mémoire, disons, créole. Donc, on utilise la kora d'un côté, le tambour de l'autre, mais aussi des paroles. Une parole, la poésie de Senghor et Césaire qui se sont échangés la déclaration de Louis Delgrès en 1800, en Guadeloupe, pour appeler au soulèvement. Et puis on a donné la parole à une slameuse qui a déclamé des choses qui constituent l'identité martiniquaise. J'ai l'impression que ça a été bien perçu par le public. Ça a été un moment convivial, un moment de rencontres, un moment de partage et de découverte les uns des autres. Et même pour moi-même qui n'ai jamais fait ce genre de travail-là, ça m'a vraiment ouvert l'esprit sur beaucoup de choses.

Kora

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